🏊 Traversée de l’île de Manhattan (23 juin 2025 - À venir)
✅ Lieu : New York, USA
📏 Distance : 48,5 km
🌡️ Température de l’eau : 16-20°C
🌊 Difficultés : Courants changeants, navigation entre les bateaux
🎯 Objectifs et défis
Parcours mythique autour de Manhattan, en traversant l’East River et l’Hudson.
Une des 3 traversées pour la Triple Couronne de la natation en eau libre.
À 17h30, je plonge dans l’East River. L’eau est trouble, lourde, vive.
Derrière moi, les gratte-ciels de Manhattan commencent à projeter leurs ombres longues sur le fleuve. Devant moi, 48,5 kilomètres de nage non-stop autour de New York.
Le genre de défi que certains qualifient de fou. Moi, je l’appelle une évidence.
Cette traversée, c’est un mythe.
Pas pour sa beauté (même si le décor est spectaculaire), mais pour sa complexité absolue :
3 rivières (East River → Harlem River → Hudson River).
Des ponts à n’en plus finir.
Des courants contraires et changeants.
Un trafic maritime intense : ferries, cargos, yachts, péniches... et même un hydravion qui s’est posé tout près de moi.
Oui, tu as bien lu. Un hydravion. À quelques mètres. En plein effort.
Un instant de tension absolue, de lucidité maximale.
Mais je suis resté dans ma bulle. Je ne suis pas là pour observer le ciel.
Je suis là pour conquérir ce cercle liquide que d’autres contournent en métro ou en hélicoptère.
Ce n’est pas une nage. C’est un combat organisé.
Un chaos parfaitement orchestré par mon mental, mon corps et ma discipline.
Je ne suis pas seul : sur le bateau de sécurité, Pierre et David veillent.
Ils scrutent l’eau, les courants, les bateaux.
Ils sont mes yeux là où je ne peux regarder.
Moi, je suis ailleurs : dans ma tête, dans mes bras, dans ma respiration.
Chaque coup de bras est un engagement total.
Je ne me bats pas seulement contre les kilomètres.
Je me bats contre la douleur, la lassitude, la distraction, le doute.
Je suis hyperactif, oui.
Mais ici, dans l’eau, je transforme cette énergie en ultra-focus.
C’est mon TDAH qui me pousse. C’est lui qui me garde en mouvement.
Après l’East River, vient la Harlem River, plus étroite, plus technique. Les virages s’enchaînent.
Le bruit de la ville se fait plus diffus, mais la tension ne baisse pas.
Je croise des péniches, des remous, des courants en rupture.
Et puis arrive l’Hudson River.
Là, le courant est roi. Il pousse ou il freine sans prévenir.
Les vagues s’élèvent, le vent se lève.
Les ferries vont vite. Très vite. Parfois trop vite.
Je suis minuscule entre ces monstres d’acier.
Mais je reste aligné. Je serre les dents. Je reste dans ma ligne.
C’est le moment le plus dur. Mais aussi le plus beau.
8h47 après mon plongeon, je sors de l’eau.
Usé. Mais entier. Et surtout : vivant.
Cette traversée, ce n’est pas un exploit. C’est une affirmation.
Je suis KkriCcri.
Nageur hyperactif.
Diagnostiqué TDAH. Et déterminé à faire de cette particularité une force.
À nager là où personne ne pense que c’est possible.
À dompter les rivières comme d'autres domptent leurs pensées.
New York est une ville qui vibre. Moi aussi.
Et ce 23 juin 2025, nos vibrations ont dansé ensemble.
Merci à Pierre et David, mes anges gardiens sur l’eau.
Merci à tous ceux qui m’ont suivi, encouragé, supporté.
Merci à Unit Spirit, qui donne du sens à chacun de mes efforts.