J'ai débuté le BaseJump à l'école MBS, la MoMoBaseSchool, créée par mon ami Maurice, située dans l'Aveyron à proximité de Millau. Mon tout premier saut de base jump a eu lieu pendant ma formation de parachutiste professionnel, encadré par Thibaut Adnet et Ludovic Chevet.
Ce premier saut a été réalisé sur le viaduc de Verrières, une structure impressionnante de 140 mètres de haut. Je me souviens encore du stress intense au moment de passer la barrière du pont. L'ouverture automatique, où Ludovic tenait l'extracteur, était une procédure essentielle puisque nous étions très près du sol et sans parachute de secours.
Malgré le stress, je me sentais en totale sécurité grâce à l'encadrement de personnes très expérimentées. Avant chaque saut, il y a toujours un décompte : "3, 2, 1, base", qui nous permet de nous concentrer et de diriger notre regard vers l'horizon pour une meilleure stabilité à l'ouverture. Une anecdote de ce premier saut : une fois sous voile, j'ai effectué un 360° avec la voile de BaseJump, une manœuvre que l'on évite généralement à de telles hauteurs. Cela a fait peur à mes encadrants, mais le saut s'est déroulé sans incident, et l'atterrissage a été parfait. L'euphorie et l'adrénaline de cette expérience ont duré toute la journée, confirmant ma passion pour le BaseJump.
Après ce premier saut, j'ai réalisé environ 35 sauts de BaseJump avec MBS. J'ai eu la chance de sauter de nombreux sites différents, dont le viaduc de Millau, haut de 240 mètres. Ce viaduc offre une partie chute libre impressionnante qui dure environ 4 à 5 secondes avant l'ouverture du parachute. J'ai également eu la chance de sauter plusieurs fois de la tour d'un château fort et d'une falaise nommée Bikini Beach.
Une expérience mémorable a été mon premier saut du viaduc de Millau, qui s'est fait de nuit. Ce n'était pas planifié, mais après une journée de sauts, nous avons pris du retard. Le temps de faire la route et de passer le péage, il faisait déjà nuit. Le stress était intense, mais une fois l'exit franchi, l'adrénaline et la concentration prenaient le dessus. Ce saut de nuit reste l'un des moments les plus intenses de ma vie.
À Bikini Beach, j'ai dû me poser sur une plage étroite entre les arbres et l'eau. C'était un atterrissage technique, surtout en plein mois d'août avec de nombreux baigneurs. Une fois, ma voile est tombée dans l'eau, et j'ai dû la faire sécher toute la nuit sur une corde à linge dans le camping.
Pour apprendre toutes ces techniques, nous avons utilisé différentes méthodes, comme les sauts en static line. Cela implique une petite corde qui se casse à un certain poids pour ouvrir le parachute automatiquement. Ces cordelettes sont très fiables et souvent utilisées dans le domaine militaire.
Cependant, j'ai fait le choix d'arrêter le BaseJump. Cette activité, bien que passionnante, nécessitait une rigueur et une concentration extrêmes, des qualités essentielles mais difficiles à maintenir pour quelqu'un avec un TDAH. J'aurais adoré continuer, notamment pour pratiquer le BaseJump de Proximity en Wingsuit, mais j'ai préféré laisser cette discipline à des personnes plus adaptées pour ce type de pratique. Aujourd'hui, je me concentre sur d'autres défis tout en gardant des souvenirs inoubliables de mes expériences de BaseJump.